sn Lirrénuuns ITALHSNNE critique littéraire : les érudits classaient les bibliothé- ques et les archives avec une passion d`autai1t plus méri- toire qu`ils étaient peu capablcs, pour la plupart, de tirer parti par eux-mémes des innombrables renseignements qui venaient ainsi at leur connaissance; ils se conten- taient de frayer la voie ii d’autres. Plus encore que Giovan Mario Crescimbeni (1663-1728) et que Gravina (1664- 1718), en dépit de tout leur savoir, il convient de men- tionner A. Zeno, le prédécesseur de Métastase a Vienne : ses lettres, ses notes et ses dissertations sont toujours consultées avec fruit, grace in la sureté de sou informa- tion. Mais le véritable créateur de la méthode historique, fondée sur des documents soigneusement publiés et interprétés, est Lodovico Antonio Muratori (1672-1750), né at Vignola pres de Modéne. Bibliothécaire de l’Ambro- sienne at Milan, de 1695 at 1700, il revint ensuite in la cour d’Este comme conservateur de la bibliothéque et des archives. Cette figure modeste de prétre honnéte et conscien- cieux, qui consacra srih existence entiere it un travail opiniatre, parait presque un anachronisme on un siécle ou pullulérent les abbés galants. La cbrrespondance de Muratori, encore incomplétemeut publiée, mettra en pleine lumiére, en meme temps que les traits de cette physionomie in la foie aimable et grave, l’extraordinaire activité qu’il déploya pour mener Z1 bien une muvre monu- mentale. ll serait beaucoup trop long d’énumérer toutes les dissertations qu’il a composées : quelques-nnes por- tent sur les lettres anciennes, sur des questions scientifi- ques ou philosophiques; maisbson nom i·este indissolu- blement lié in ses travaux sur l’histoire du Moysn Age. Un di{l`érend ayant surgi en 1708, entre le pape et la maison d’l£ste, an nujet de la possession de la ville de Comanc-
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