Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

$60 LITTIZRATUHB ITALIBNNE nieains les cou1·s de logique, il se sauve avec une troupe de comédiens qui se rendaient a Chioggia; la il retrouve sa mere, qui oublie de le gronder et l`embrasse en pleu- rant. La profession de médecin, a laquelle son pére le destinait, lui inspirant une invincible répugnance, on le dirige vers le barreau. Admis par faveur spéciale au col- lege Ghislieri, a Pavie, il y prend gout au jeu et au plai- sir plus qu’au travail- il avait dix-sept ans, —? et finit par se faire mettre a la porte pour une satire un peu vive sur les dames de la ville. Ses études juridiques n`étaient pas terminées, mais en revanche il avait lu beaucoup de pieces, tant anciennes que modernes; la Mandragore de Machiavel l'avait particulierement frappé. Coadjuteur du chancelier criminel a Feltre, le théatre continue a l'occuper plus que le droit; lorsque son pere meurt (1731), sa mere le décide a prendre enfin le grade de docteur a Padoue, pour venir s’installer pres d’elle, et exercer a Venise la lucrative profession d’avocat. Mais les clients n`arrivent pas, et diverses intrigues obligent Goldoni a s’éloigner de la lagune: de Padoue a Milan, a Parnie, a Vérone et encore a Venise, le jeunc écervelé a mille aventures, au milieu desquelles il compose divers melo- drames, tragi-comédics et tragédies; parmi celles-ci uu Bélisaire (1734) obtint quelque succes; dans un genre plus modeste, des intermédes comiques agrémentés dc nnusique, il annonce ce gout d’observati0n, ce réalisme aimable qui feront son originalité (il Gondoliere Veneziana en 1733; la Pupilla, 1734; la Birba, 1735). En 1736, Goldoni aborde la grande comédie, en cinq actes et en vers, avec un Don Giovanni Tenorio inédiocre, ou le célebre héros espagnol est ramené aux propo1·tions d’un mauvais sujet vulgaire; la suppression de toute bouf- fonnerie et de toute intervention surnaturelle, a Yexceptiou