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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/379

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LA LITTIERATURE Momma wr 1vA·r1oNAL1: 359 réforme. Le second résulte de ce que l’on pourrait appeler la santé morale de l’auteur : ce brave homme, incapable de passions violentes, a été fortement attaché au bien, désintéressé, loyal, décidé a etre heureux en dépit de toutes les traverses. Une douleur sincere l’étreignit cependant au moins une fois, le jour oix il s’éloigna de sa patrie : car rien ne put lui faire oublier rr avec le doux nom de Venise », qui lui paraissait la plus belle ville du monde, cc le langage et l’aimable humeur de ses habitants ». Goldoni n’est donc pas un pur artiste, habile at ciseler des strophes brillantes dans un cristal limpide et sonore; c’est avant tout un honnete homme, que l’on ne peut se défendre d’estimer, et qui, impropre a démasquer les vices et a manier le fouet de la satire, s’est du moins pro- posé de faire aimer la vertu. Il ne faut d’ailleurs pas exa- gérer son mérite comme réformateur de la scene comique: son bon sens, son instinct du théétre, ses heureux dons naturels ont plus fait que sa volonté, pour l°aider a trou- ver le genre de pieces qu’il convenait de subtituer aux canevas grossiers et aux intrigues compliquées de la Commedia delfarte. Peu d’hommes, parmi ceux qui ont laissé une oeuvre durable, ont abandonné` davantage au hasard des événements la direction de leur vie. Il y a chez lui un peu de l’ a aventurier », dont l’Italie a pro- duit les types accomplis, vers ce temps, avec Casanova et Cagliostro. Ne at Venise le 25 février 1707, Carlo Goldoni fut élevé par des parents indulgents et tendres qui ne découragerent en rien son penchant pour le théétre : enfnnt, il fait ses délices dcs marionnettes que manoeuvre son pere; in huit ans il compose sa premiere comédie; at Pérouse il joue un role de ¢< prima donna » dans une piece de Gigli; ct in Rimini, oh il dcvait suivre dans un college de domi-