Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/384

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864 LITT!lIlATURE ITALIENNE rance et les préjugés des gens du peuple, mais il en sourit et s'en amuse sans aucune amertume : c°est de ce coté que vont toutes ses sympathies, car il sait que les maniéres bourrues des uns cachent un excellent cmur, et que les autres sont foncierement honnétes. Il y a donc une sorte d’instinct démocratique chez cet enfant de Venise, qui ne s’est pas lassé d’0bserver de pres la vie des pécheurs et des gondoliers de sa lagune; quelques- unes de ses pieces, il Campiello, le Barufé ciosote *, n’ont d’autre objet que de présenter une image Hdele des querelles, des dépits, des rivalités, des brouilles et des réconciliations qui constituent les grands evénements de ces existences modestes, d'ou la turbulence n°exclut ni la nafveté, ni la bonté. Ce réulisme du fond a pour corollaire une grande simplicité de forme. La vie de tous les jours est beau- coup moins compliquée que les savantes combinaisons des dramaturges. Goldoni renonqa donc aux intrigues multiples et romanesques, et tendit constamment au naturel et a la clarté. De la comédie improvisée il ne conserve que le mouvement alerte et la succession rapide des scenes, avec un dialogue vii` et pétillant; quant a l’action, elle est le plus souvent fondée sur le dévelop- pement spontané des caracteres, comme dans Un curioso accialente, dans la spirituelle Locanvliera ou dans l’excel- lente comédie des Rusteghi’; parfois meme la piece se réduit a une succession de tableaux ou s'agitent quelques figures typiques : c’est le cas des deux comédies popu- laires déja citées, et de la Bottega del Ca/fb, célébre par la role de don Marzio, le bavard, le médisant dangereux, 1. En italian Baru/fe clnioggiotte, las querelles da Chioggia. — Campiella, L Vanisa, ast la nom des petitas places on s°entre·c1·0iseuI. plusieurs ruellea. 2. En italian Rualici, lea rustraa.