Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/434

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M4 Lirrénnunk ITALIENNE protestait contre l’usage de la mythologie, contre Ia rigide distinction des genres et la prétendue autorité des régles, et contre l’imitation indiscréte des anciens. A toutes ces conventions, on essayai_t de substituer un plus grand respect de la vérité, et surtout on se piquait dc choisir des sujets capables d’intéresser un public beau- coup plus large que les seuls lettrés; pour cela, il fallait parler at ce public de ses aspirations, de ses sentiments, de ses croyances, de ses préjugés méme; en s’adressant ainsi at unc portion plus vaste du peuple italien, on per- fcctionnerait son éducation morale et civique. Mettre I’émotion artistique et le plaisir littéraire au service do l’éducation nationale, telle est l’idée, entiéremcnt inconnue de la Renaissance, mais déja formellement exprimée par Parini et par Foscolo, que les romantiques italiens prircnt pour base de leur poétique. C’est d’ailleurs uu principe sur lequel ils étaient bien d'accord avec les classiques. Parmi les hommes qui se ralliérent dés la premiere heure at ce programme, il s’en trouva qui n’avaient nulle- ment lc tempérament révolutionnaire, et qui ne crurent jamais, comme quelqucs novateurs intcmpérants, que Ia libre fantaisie dut rien couter au bon sens et au bon gout. Tels furent deux Lombards, le grand poéte milanais Carlo Porta (voir p. 390), qui fit bon accueil aux idées de la nouvelle école (el Romanticismo, 1819), et Tommaso Grossi, de Bellano (1791-1853), qui eut l’honneur, en qualité de notaire, de rédiger I’acte d’union de la Lom- bardie au Piémont en 1884; ami, collaborateur et éditeur de Porta, Grossi a composé quelques nouvelles senti- mentales en vers, qui répondaient excellemment au gout du temps et obtinrent un grand succés : la Fuggitiva (1816) d’abord écrite en dialecte, puis traduite en italian par