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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/436

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M6 LITTERATURE rnunsuxz cazione, et un poeme mythologique Urania (1807-1809), dont la conception rappelle le Prometeo et Ia Musogonia de Monti et annonce le Grazia de Foseolo, complétent la production juvénile de Manzoni; il devait plus tard renier cette partie de son oeuvre. On conqoit cette condamnation pour Urania, dont il disait qu’il pourrait bien composer encore d°aussi mauvaises pieces, mais plus du méme genre; elle a de quoi surprendre au contraire pour le poéme sur la mort de C. Imbonati : on y lit de beaux vers, que Foscolo a cités des 1807, dans une note élo- gieuse de ses Sepolcri, et Manzoni y a formulé sa pre- miere profession de foi littéraire : ec Si tu veux etre poete, y dit en substance l’ombre d’lmbonati h son jesse ami, il faut d’abord éprouver des sentiments sincéres, et longuement en étudier l`expression (sentir e meditar) : conserve ta main pure, comme ton esprit;... ne sois esclave de personne; ne trahis jamais la sainte Vérité’; n’aie jamais ni complaisance pour le vice, ni raillerie pour la vertu... an A cette profession de foi morale autant que littéraire, Manzoni n’eut jamais rien a retrancher. Les véritables motifs qui amenerent le poete a répudier cet important essai dc jeunesse sont d'ordre tout intime : Giulia Beccaria, légalement séparée de son mari Pietro Manzoni, vivait depuis plusieurs années avec C. lmbo- nati, tantét en Lombardie, tantot a Paris, et le jeune Alessandro, indulgent pour une mere tendrement aiméc, avait célébré comme uu héros et comme un sage cet Imbonati, qu’il ne connaissait d’ailleurs pas personnel- lement. ll ne pouvait lui plaire, dans la suite, de publier lui·méme une piece qui rappelait trop clairement de si délicats souvoni· s. 1. ll ne s'agit. pas ici d• In vérité chréfjenne, mais du Vrai, qui eel · sacré par lui—mém•.