Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/438

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M8 LITTIERATURE rrnnmuuu porains. Pour la {`orme, ces courtes strophes conti- nuaient la tradition inaugurée par les odes de Parini et de Foscolo, avec beaucoup de finesse et de grace, mais non sans quelques maladresses; on ne saurait dire d’autre part, en ce qui concerne le {`ond, que Mauzoni ait réussi 51 trouver des accents qui rappelleut Ia poésie biblique : il n’en a pas la naiveté, l’ampleur, Ia puissance. Ces hymnes d’un nouveau genre durent déconcerter les dévots lecteurs qui pensaient y trouver de brillantes descriptions des mystéres que célébre l’Eglise, conl`or- mément aux traditions de la poésie chrétienne et presque liturgique, que l’ltalie avait connue depuis les origines du Moyen Age jusqu’au xvu° siécle. La personnalité du poéte se révéle dans sa faqon de considérer le sentiment religieux : il y voit une source cle {`orce et de courage dans les afflictions, un gage d’union et d’amour entre les hommes, un idéal d’égalité et de justice sociale; car c’est pour eux tous, sans dis-` tinction de classes, que s'est accompli le mystére de la Rédemption, et les humbles, les opprimés, les déshérités y trouvent plus que personne des motifs d’espérer et de se réjouir. De la vient la douceur tant vantée dc ces hymnes, véritables chants d'amour et de paix, de joie humaine et terrestre plus que divine, en ce sens que le poéte glisse rapidement sur le c6té suruaturel du dogxne, et insiste sur les soulagements immédiats que les pro- l messes chrétiennes apporteut aux hommes, De la dérive encore ce que l’on a justement appelé l’inspiration démo- cratique des hymnes de Manzoni : des pieces comme la Résurrection, et plus encore peut-étre la Pentecdte, met· tent clairement en lumiére le caraetére humain et con- solateur de ce christianisme bicnfaisant, qui prodigue lcs expressions de tendresse et de récou{`ort aux ames