Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/440

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420 LITTIZRATURE ITALIENNE se faire le porte—drapeau de l’indépendancc italienne, lui inspira une ébauche de cr canzone », ou se trouvc fortement exprimée Ia conviction que l`union de tous les ltaliens sous une seule autorité était la condition essentielle de leur liberté. En mars 1821, les libéraux lombards crurent que les constitutionnels piémontais allaient franchir le Tessin; alors Manzoni cornposa la belle ode Marzo 1821, pleine de confiance patriotique et cle sévéres avertissements at l`adresse des oppressenrs cle l’[talie Z mais il ne la confia qu’a sa mémoire _jusqu’au jour (1848) ou les circonstances lui permircnt de la publier. Cette noble affirmation des droits de la nation italienue resta donc sans influence sur l’esprit public et ne devint pas populaire; d’ailleurs Ia note religieuse (v. 54 et 69) et la pitié, la tendresse qu’inspire au poete la misérable situation de l`ltalie (st. 5 et 10), clurent paraitre des accents un peu faibles an moment ou la révolution était déchalnée. La derniére strophe elle- méme, ajoutée peut—étre aprés les jqurnécs milanaiscs de mars 1848*, se termine avec quelque mollesse sur la plainte que fera cntendre le citoyeu qui n’aura pas pris part a ces luttcs hérofqucs. Faut—il y voir un retour attristé du poéte sur le role effacé auquel il se sentait condamné par sa nature réservée et timide? A la nouvelle de la mort de Napoléon, Manzoni fut en proie a une grande surexcitation : en deux jours, pen— clant que sa femme, at sa demandc, ne ccssait de jouer du piano, il composa la plus célebrc de ses poésies, l’0de du Cinque Maggio, vantée par Goethe, admiréc par Lamartine, traduitc en plus dc vingt langues, et qui reste sans doute Ic morceau le plus impartial qu`air 1. a O giornata del nostro riscatto.. »