Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/443

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L1: ncmmvrisiuiz nr Auassxnnno imxzom 42:1 meme Charlemagne, avec sa physionomie de tyran moderne qui a lu Machiavel et connu Napoléon. La douce et plaintive figure d'Ermengarda, smur d`Adelchi, épouse répudiéc de Charlemagne, est une pure créaticn de la sensibilité de Manzoni; et le protagoniste, le fils du roi Desiderio, Adelchi est un caractere ou l’auteur reconnaissait lui-meme rr une couleur romanesque ». Des 1825,, Victor Cousin disait : << Manzoni, toujours poete lyrique, s’est peint dans Adelchi ». Il est parfaitement exact queVl’inspiration lyrique l’emporte de beaucoup sur le mouvement dramatique dans les deux tragédies de Manzoni : les scenes les plus belles en sont les monologues, et les entretiens ou les sentiments des personnages s’épanchent librement, en un style dont la simplicité contraste avec le ton guindé cher au théatre classique; on y admire aussi de brillantes descriptions, et surtout des chceurs célebres, un dans Carmagnola, deux dans Adclchi. La conception méme de ces intermedes montre at quel point Manzoni avait peu le sens de la scene : << J’ai voulu, dit-il, me réserver un petit coin ou il me {ut permis de parler en mon propre nom... » Ces chceurs, assez gauchement rattachés at l'action, sont d’ailleurs fort beaux: dans Carmagnola, le poete maudit les guerres fratricides ou, pendant des siecles, les Italiens ont dépensé toute leur énergie ii s’entre-déchirer; dans Adele/zi, le chceur exprimc d`abord d’une faqon saisissante l’espoir inutile et la déception du peuple asservi, qui attend un peu de liberté de la défaitc de ses tyrans, pour s’apercevoir bientot qu’il change seulement de maitres. Ces pieces Iigurent parmi les plus sincerement émues qu’ait inspirées le patriotisme italien; il faut y joindrc le second chceur d’AdeZchi, les strophes musicalcs, dont la mélancolie est