Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/447

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE nomnzrismu ET Atsssswnno nmxzosi 427 des enseignements profitables a ses compatriotes. Pcu deilivres ont mieux répondu aux besoins du pcuple auquel ils sont destinés, et ont contribué davantage at l’éduca- tion de la conscience nationalc. Il y a quelque chose de paradoxal dans ce fait, indiscutable cependant, que les deux oeuvres ou les Italiens out le plus largement puisé la haine de la domination étrangere, Mas prisons de S. Pellico et les Fiancés de Manzoni, sont empreintes d’une douceur et d’unc résignation toutes chrétienncs. C°est que leur piété n’enseigne pas l’abstention égoiste du solitaire qui se retire du monde, apres avoir secoué sur lui la poussiére de ses sandales; leur résignation n’aboutit pas au renoncement : elle est faite de confiance dans le triomphe prochain de l’idéal de justice et de bonté qu°ils ont dans le cmur. En attendant, aux pro- messes de cet idéal ils opposent, avec une éloquente sim- plicité, l’abjection de la société présente, bien reconnais- sable jusque dans les évocations du passé, et la font détester. Manzoni ajoute a cette simplicité une ironie souriante, qui souligne avec une indulgence suggestive les petites et les grandes miséres de ses innocents héros. A un moment ou Renzo sent se resserrer autour de lui un réseau de complicités obscures, qu’il désespére de pouvoir briser, il ne cesse — raconte Manzoni — de << répéter ces étranges paroles : Au bout du compte, il y a une justice en ce monde! » Sur quoi l’auteur ajoute : << Tant il est vrai qu’un homme accablé par la doulcur ne sait plus bien ce qu’il dit ». Tel est le ton de bon- homie spirituelle sur lequel Manzoni intervient habituel- lement dans son récit; il n’est pas une scéne ou l’on ne rencontre de ces traits qui font sourire d’abord et penser ensuite. Le roman, qui n’est pas a l’abri de toute critique po ur