Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/47

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1,1; ssmqsrs mv I'!`ALIE· AU xm' srizcuz 27 de la foi contre les infideles. Ainsi un intérét inipérial et chrétien -- il faut presque dire pontifical —- se déve- loppait peu a peu au detriment de l’intérét national qui avait dominé d’abord dans nos légendes épiques. Tous ces récits allaient étre rédigés en divers patois italiens; mais pendant quelque temps, surtout dans la vallée inférieure du P6, le francais resta la langue con- sacrée pour narrer les hauts faits des preux de Charle- magne. Non seulement les jongleurs et les copistes ita- liens se transmettaient ces légendes, telles que les chanteurs francais les leur avaient apportées, mais de longs poemes originaux furent aussi écrits eu francais par des Italiens; tels sont l’Entrée de Spagne, d’un ano- nyme padouan, et la Prise de Pampelune, d’un certain Nicolas, probablement de ,Vérone, qui reprit et conti- nua l’wuvre du Padouan. Le sujet de ces deux poémes parait original, en ce sens que la guerre victorieuse que Charles aurait faite en Espagne, avant le désastre de Roncevaux, n’est racontée dans aucun autre texte venu a notre connaissance. Mais ce que l’on remarque de plus particulier dans cette épopée franco-italienne, c’est que, sous une forme frangaise encore assez pure, commen- cent a se dessiner quelques-uns des traits qui, par la suite, deviendront les caractéristiques essentielles de l’épopée chevaleresque italienne : répartition des per- sonnages en deux grandes castes, celle des traitres et des félons, ou ee Maganzesi », auxquels s’0pposent les fidéles serviteurs de Charlemagne, qui prendront plus tard le nom collectif de at Chiaramontesi »; aventures lointnines des paladin: en Orient; introduction d'un élé- ment cumique dans certains personnages, comme Estout, le futur Astolfo de Boiardo et de l’Arioste. Roland porte le titre de sénateur romain et commande 20000 combat-