Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

28 LITTBRATIJHE rnmnuun tants pour le compte du pape; enlin l’invention d’un héros entierement nouveau, Didier, roi des Lombards, est une intéressante manifestation du patriotisme italien du poete. En regard de la a matiere de France », la or matiere de Bretagne » comprend les légendes d’origine celtique répandues en France, d’abord sous la forme de courts poemes, ou as lais bretons », puis des le xn' siecle, réu- nies en longs romans, les uns en vers, comme ceux de

Chrétien de Troyes, les autres en prose, et généralement

connus sous le nom de Romans de la Table Ronde. Le caractere de ces légendes est bien diiI`érent de celui de l’épopée carolingienne : l’amour et la magie y jouent un role prépondérant; on y voit racontées les aventures touchantes ou passionnées, toujours merveilleuses, dc Lancelot et de Guenievre, de Tristan et de la blonde Iseut, de la dame du Lac et de Merlin, de Perceval ou de Galaad en quete du Graal, et de vingt autres chevaliers du puissant roi Arthus de Bretagne. Sous la plume cour- toise d’un Chrétien de Troyes ou d’un Robert de Boron, tout ce monde fantastique et charmant était clevenu l’expression parfaite de la vie et des mceurs chevale- resques. Les Italiens se passionnerent at leur tour pour ces merveilleuses histoires; mais celles-ci se répandirent par les livres plutot que par la récitation publique. C’est dire qu’elles pénétrerent moins dans le peuple, et firent les délices cl’une société plus cultivée : Franqoise de Rimini, dans le poeme de Dante, lit avec Paolo comment Lancelot donna un baiser d’amour ia la reine Guenievre Les réclactions de ces romans destinées aux lecteurs ita- liens sont nombreuses des le xm• siecle; beaucoup sont en francais : un certain Richard a dédié a l’empereur Frédéric II (mort en 1250) les Prophecies dc Merlin, et