Aller au contenu

Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/491

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA LITTERATURE mz LA REVOLUTION ITALIENNE U1 (1766-1837), et surtout Antonio Guadagnoli (1798-1858), avaient retrouvé quelque chose de la bonhomiejoviale des poetes bernesques, sans pourtant se hausser jusqu’a la satire proprement dite, et moins encore at la satire poli- tique. La Toscane, patrie de la meilleure langue parlée, ne pouvait—elle avoir son Porta? Le peuple de Rome venait bien de trouver en Giuseppe Gioacchino Belli (1791-1863) un peintre admirable, dont les deux mille sonnets, en a romanesco », constitue`nt un tableau coloré, malicieux et remarquablement << objectif » de la vie romaine, pen- dant les clernieres années du pouvoir temporel. Giusti essaya d’étre le Porta et le Belli de Pise et de Florence, entre 1845 et 1850. Des ses premiers essais de satire, en 1833 (Za Ghigliot- tina a vapore, Proponirnenio di cambiar vim), il montra _ une heureuse aptitude at associer aux rythmes et au ton de la poésie légere un style mordant et une pensée sérieuse. Dans le Dies irae , pour la mort cle l’empereur Francois I" (1835), et surtout at partir de 1838-39 (Brin- disi, Incoronazione, Veslizione, etc.), Giusti apparait en pleine possession de son art. Des lors ses poésies humo- ristiques et politiques, ses badinages (scherzi), comme il les appelait modestement, se succedent avec rapidité, circulent manuscrits, dcviennent aussitot populaires en 'l`oscane, et se répandent jusqu’en Lombardie, on ils obtiennent l’approbation de Grossi et de Manzoni. Beaucoup de ces petites pieces ont perdu de leur saveur avec les circonstances qui les ont inspirées; mais plu- sieurs visent des défauts assez généraux pour etre tou- jours d`actualité. Le a Becero » de la Veszizione est une incarnation plaisante du parvenu, vulgaire et vaniteux, qui se faitanoblir, tandis que la noblesse déchue, réduite aux pires mésalliances, est vigoureusement malmenée