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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/501

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LE Mouvmunar LITTIERAIRE nn 4870 A 4914 48l cane, parfois un peu brutale, qui font de lui un des meilleurs polémistes qui aient écrit en italien. Avec les Rime Nucwe (1861-1887), suivies de pres par les Odes Barbares (1877-1899), Carducci atteint la pleine possession de son talent. C’est la période pendant laquelle évoluent, presque parallélement, ses idées poli- tiques, les ressources de son inspiration et les formes de sa poésie. Le farouche républicain, toujours prét a lan- cer l`invective contre un régime qu’il jugeait abject, rentre ses griffes et se fait l’ap6tre de la concorde dans son tres beau Canto dell’Amm·e (1877), qui sert de conclusion inattendue aux Iambes et Epodes. L’année suivante, son ode in la reine Marguerite (Alla Regina {Italia) marquait, a l’égarcl de la maison de Savoie, une volonté de réconciliation qui souleva de longs commen- taires. Des lors son inspiration se détourna de la poli- tique proprement dite: le poete célébra surtout les gloires de la patrie, depuis les plus lointaines légendes italiques, jusqu’aux derniers héros de l’indépendance. Ennemi résolu des romantiques dans ses premiers recueils, classique intransigeant, non sans une nuance de maniérisme, il élargit ensuite son horizon parl’étude assidue de certains poétes étrangers : aprés Auguste Barbier et Victor Hugo, ce furent Schiller, Goethe, Uhland et particulierement Platen et H. Heine. A leur école, il apprit a gouter une certaine sentimentalité, l’usage des vieilles légendes, l’émotion qui se dégage de certains souvenirs intimes et aussi la poésie des souve- nirs historiques, ou encore de quelques aspects de la simple nature. A Henri Heine en particulier il emprunta une ironie, qui peut allerjusqu’au sarcasme. En mémc temps, Carducci se sentait attiré par la beauté pure Gt sereine de l’art grec, et cette préoccupation apparait Ll'l"I`iIA‘I'UhI I‘I'ALIENNI•