Aller au contenu

Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

480 Lirrénnunn irniniwn blicaines, affectant des allures cle rebelle et de paien, et ` se réclamant du naturalisme robuste des anciens, en

niers romantiques. Mais ce bouillonnement cl’idées etde passions ne le conduisit pas a l’action : il resta toujours un homme d’étucle, un humaniste accompli, et son arme unique fut la plume, qu’il mania de la facon la plus brillante, la plus somptueuse, et souvent la plus redoutable. Ses premiers recueils de vers, assez inégaux, Juveni- lia (poésies composées entre 1850 et 1860), Levia Grapia (1861-1871) et Giambi ed Epodi (1867-1879), nous le montrent encore sous l’influence directe des Latins et des ltaliens, cle Dante a Foscolo, auxquels il faut joinclre le Victor Hugo des Chdtiments, car la satire politique, une satire virulente, occupe une place importantc dans le troisieme de ces recueils. La piece la plus fameuse de cette premiere périocle est l’1nno a Salam: (1863), on le poéte salue dans un élan d’enthousiasme << Satan lc Grand, le bienfaisant », génie de << la révolte, force ven- geresse de la raison », principe cle tout ce qui rend la vie douce et belle, de tout ce que le mysticisme chré- tien a condamné: a Matiere, releve-toi; Satan t1·iom- phe !... Que montent a toi l’encens sacré et les voeux : tu as vaincu le Jéhova des prétres! » —— ode d’une grande allure, at laquelle on ne peut reprochcr que le caprice par lequel G. Carducci s’est plu ascandaliserles ames simples, en afl`ublant du nom redouté de Satan sa conception naturaliste de la vie : des gens graves nelelui ont pas pardonné. ll eut at soutenir at ce propos, et en bien d’autres circonstances, des polémiques cl’un ton tres vif`; il y a déployé une verve, une malice, une vigueur de bon sens, une verdeur d’expression toute tos-