Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/55

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ifnvsmnsrroxv 1>o1>uLAuua AU xm° srizcma ss souvent, avec un réalisme et une crudité d’expressions, qui vontjusqu’a la caricature dans certains dialogues que de graves notaires bolonais, amis d’une douce gaité, nous ont conservés au milieu de leurs actes : propos de com- meres avinées, querelle et réconciliation de deux belles— smurs, qui, apres s’étre jeté mutuellement a la téte les plus grossieres accusations, s’entendent pour cacher leurs fredaines a leurs maris, etc. D’autres poésies laissent voir plus de délicatesse dans les sentiments; tel est, surtout dans sa premiere partie, d’un tour vraiment populaire, le fragment connu sous le titre de Lamento della Sposa Padcwana, composé avant 1277. La plus belle et la plus célebre de ces poésies naives est un << débat » (Contrasto} en t1·ente—deux strophes de cinq vers, qui met en scene une jeune femme et son lamoureux. Aux instances de plus en plus pressantes du jeune homme, la belle résiste avec vivacité : prieres, menaces, promesses se eroisent, chacun des interlocu- teurs déployant une verve fort plaisante; mais ce n’est guere qu’une escrime pour rire, car des le début la femme est décidée a céder, et dans ses derniers propos elle ne prend aucune précaution pour atténuer ou colorer sa defaite. Ce petit poeme, déja cité par Dante, et connu sous le titre de Ccntrastc de Cielo dal Camo, a donné lieu at de longues discussions : beaucoup ont voulu y voir un monument de la poésie vulgaire du xn° siecle, et toute une légende s’est formée autour de l’auteur, rebaptisé Ciullo (diminutifde Vincenzo) par un critique, et devenu l’orgueil de la ville d’Alcamo en Sicile. En réalité ce u Con- trasto » n’a guere pu étre composé qu’entre 1231 et 1250; on ne sait rien de son auteur, dont le nom meme est incertnin, mais qui parait avoir été quelque jongleur; car, dans le développement du theme, franchement