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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/57

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1.’ms1>1an1oN 1>o1>uLAm1z AU xm° suicuz 87 cependant, dés son origine, le mouvement Yranciscnin touche a la littérature. La figure méme du a Poverello » avait quelque chose de poétique et de charmant, qui le destinait a devenir le héros de légendes naives, empreintcs de douceur et de piété : sa bonté, sa patience renouvelaient le miracle de ces poétes fabuleux dont les chants apprivoisaient les bétes féroces ou faisaient mou- voir les rochers; son amour pour tout ce qui vit, pour tout ce qui rend la nature si belle et proclame si haut la puissance et la gloire du Créateur, lui inspirait un sentiment de fraternité universelle, qui est bien une des dispositions d’esprit les plus poétiques que l’on puisse imaginer. Saint Frangois lui—méme, racontent ses bio- graphes, avait un jour traduit sa reconnaissance envers Dieu, pour toutes les splendeurs de l’univers, en un chant plein d’un enthousiasme ingénu qui rappelle cer- tains Psaumes : Laudato aio mi Signore, cum tucta le tue creature, Spetialmente messor lo frate Sole. .... Etce n’est pas seulcment << notre frére lc soleil, qui nous éclaire et nous réjouit, image radieuse et splendide du Tres-Haut », c’est encore ce nos smurs la lune et les étoiles », a notre frére le vent », l’air, l’eau, le feu, la terre et les plantes, et jusqu’a << notre smur la mort corporelle » que l’ame candide et ardente de saint Fran· 9ois invite h exalter avec lui la bonté du Tout-Puissant, en un chant qui constitue le plus vénérable monument de la poésie religieuse en langue italienne — poésie toute populaire, chacun le reconnait in la fraicheur du sentiment comme at la simplicité de la forme. C’est a peine si, dans cette prose rythmée, on peut apercevoir une versification proprement dite.