attira peu l’attention: ce n`était pas la voie oix Pirandello devait trouver sa veritable originalité. Des ses premieres oeuvres son goat pour l’ironie, le paradoxe et l’humorisme ‘ s’était nettement aflirmé. Dans son roman L’escZusa (1908), il avait montré une femme vertueuse persécutée par un mari jaloux qui, sans motif sérieux, la chasse de son foyer : toute la petite ville oix se déroule l’action se tourne contre la prétendue adultére. Celle-ci, réfugiée at Palerme, se met en devoir de gagner honnétement sa vie; mais sa réputation de mu-zurs faciles l’expose at des poursuites injurieuses, auxquelles elle résiste de son mieux. Cependant, vaincue par tant d’injustice et de cruauté, elle {init par succomber. C’est le moment que choisit son mari pour la rejoindre, implorer son pardon et la réhabiliter solennellement : chassée innocente, elle rentre triomphalement au foyer aprés sa faute. Plus caractéristique encore peut-étre est son roman le plus connu, Il fu Mattia Pascal (1904). Ce ti Feu Mathias Pascal », qui est censé raconter lui—méme ses aventures, est un pauvre diable si malmené par le sort, sa femme et sa belle—mére, qu’il décide de se tuer. Il se borne pourtant at simuler un suicide : laissant ses vêtements au bord d’un fleuve, il disparait. Le hasard veut qu’un peu plus tard on retire de l’eau un noyé : c’est lui ; on l’enterre ; le voila mort. Pendant ce temps, feu Mathias Pascal se sent libre, prét a commencer une nouvelle vie, sous le nom d’Adrien Mélis. Mais il ne tarde pas at s’apercevoir que, sans état civil, il ne peut rien faire, ni se marier, ni porter plainte contre un voleur dont il est victime, et le voila replongé dans le désespoir. Quel parti prendre? Il n’hésite pas a mourir une seconde
1. Il a composé un important essai théorique sur L'Umorismo (1908).
