581 L1TTl!§RA'l`URE ITALIENNE combe sous le poids de sa douleur, et le Fils n’a que mépris pour tous ces batards. Lorsque les acteurs séduits par cette donnée (ils sont peu exigeants !) entreprennent de la mettre en scene, ils se voient en butte aux risées, aux protestations, at la colere des << personnages »I: ce n’est pas du tout cela ! Les comédiens ne ressemblent en rien aux originaux; leur accoutrement, leur visage, leurs gestes, leur voix, tout est faux ! — Ainsi s’aflirme une antithese, finement observée, entre le drame vécu par cz les personnages », incapables de sortir d’eux—mémes, et le drame inter- prété sur la scene. Le directeur de la troupe laisse alors les originaux prendre eux-mémes leurs rOles, au milieu des discussions des acteurs. Pour reconstituer la scene capitale, intervient un personnage nouveau, <¢ évoqué » on ne sait d’ou, la hideuse Madame Pace, modiste et entremetteuse. Mais comment se trouve-t-elle la? Cette mystérieuse intervention, suivie d’une disparition aussi brusque, souligne le caractere fantastique de l’action; on est, suivantl’heureuse expression d’un critique, en pleine << feerie cérébrale ». Mais ce n’est pas tout. Dans le der- nier épisode, il s’agit de reconstituer une scene qui se déroule dans un jardin : on y voit un petit bassin, ou la petite fille est censée se noyer (comment? Cela fait-il partie de la situation qui a précédé cette répétition? Mais alors la petite n’est pas morte, puisqu’elle est la! Il est vrai qu’elle est irréelle...); et sur ces entrefaites le jeune garqon se tue d’un coup de revolver (est-ce un geste qu’il répete ?); du moins il semble mort, mais il y a doute : les uns crient : << Fiction! Fiction! » Les autres rispostent : << Réalité! Réalité! » Toute la philo- sophie de la piece est la. Car dans tout cela entre de la philosophie, pas bien
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