Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/65

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1.’msr>mn1ou POPULAIRE AU xm' suécuz A5 que par l`el`f`et d’une reilcxion consciente, des langues in demi littéraires qui, sans étre positivement artificielles, tendaient a une certaine généralité, régionale tout au moins, c’est-a-dire qui constituaient un premier essai de langue poétique. C’est pour cela que le Contrasto de Cielo dal Camo, écrit en sicilien au témoignage de Dante, of}`re les plus grandes ressemblances avec les putois unciens de l’ltalie méridionale; le Servenlese dei Geremei e dei Lambertazzz', composé par un Bolonuis, pouvuit étre compris dans toute l’Emilie et la Romagne; les Zaudi de Jacopone n’étaient pas accessibles aux seuls habitants de Todi, mais at toute l’Italie moyenne. Le cus des poétes septentrionuux est plus instructif encore : on observe si peu de difl`érences entre la langue d’un Uguccione de Lodi et celle d’un Giacomino de Vérone, ou d’autres Lombards et Vénitiens du temps, que certains philologues ont pu penser qu’une véritable langue littéraire, commune at toute cette région, de Milan iu Venise, s’était établie, au xu1° siecle, a coté ou pour mieux dire au-dessus des divers patois. En réalité, les dialectes de l’Italie supérieure avaient alors plns de ressemblance entre eux qu’ils n’en ont aujourd’hni, et

  • une certaine unification —- si tant est que l’on puisse

employer cette expression trop absolue —- se faisait spontunéinent dans la langue écritc, en vertu des ten- dances inéluctables qui vieunent d’étre indiquées. Pour sortir de ce premier stade, tout regional, de son développement, et s’élever in une plus grande géné- ralité, il fallait que la langue italienne {ut maniée par des écrivains moins préoccupés d’instruire que de réaliser une certaine perfection artistique, 0tS11Pt0UtS’3dTOSS3Ht a un public lettré, aristocratique, composé d’éléments vcnus des régions les plus diverses, et par suite dégagé