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CHAPITRE III


LES ORIGINES DE LA POÉSIE
ET DE LA PROSE SAVANTES


I


La personnalité de Frédéric II domine de très haut toute l’histoire d’Italie durant la première moitié du xiiie siècle ; ce prince fut l’étonnement de son temps, « stupor mundi », objet d’une admiration enthousiaste pour les uns, de scandale pour les autres. Ce fils de l’empereur Henri VI, ce petit-fils de Barberousse était Italien, ou pour mieux dire Sicilien, par sa mère Constance, la fille du roi Roger ; il fit de Palerme son séjour favori et songea, dit-on, à ramener en Italie le siège de l’empire. Célèbre dans l’histoire par la lutte acharnée qu’il soutint contre la papauté et contre les communes de la Haute-Italie, Frédéric II fut un politique adroit et sans scrupules, mélange déconcertant des qualités les plus hautes de l’esprit, et des violences d’une nature à la fois passionnée et froidement calculatrice ; il inquiéta ses contemporains par ses allures de monarque oriental, par sa tolérance envers les musulmans, par la faveur qu’il