Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/69

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LES onicmns ma LA roésm nr me LA nose ssvnures 49 de Frédéric, de Ruggieri d’Amici, que l’on est tenté cl’identifier avec un personnage du meme nom, auquel l’empereur confia divers emplois et ambassades entre 1240 et 1242. Les autres ne sont guere connus que par leurs noms inscrits en tete des pieces qu’un précieux manuscrit du Vatican a sauvées de l’oubli. Au reste, la pliysionomie de ces divers poetes est si peu accusée q11`il ne nous importe guére d’en savoir davantage pour coinprendre et juger leurs vers : l’inspi- ration individuelle en est complétement absente; tout y est artifice et convention. L’amant est l’humbIe esclzive de sa dame; il la sert sans qu’aucun dédain puisse jzunais le rebuter; il se plaint des rigueurs qui _récompensent ses hommages, ou se réjouit de la bienveillance qu’elle lui témoigne. Mais cette dame, pale, vague, incolore, imprécise, irréelle, est la meme chez tous ces poetes; elle n’a rien de vivant, et l’on ne saurait s’en étonner, puisque c’est une créature purement imaginaire; l’amour qu’elle inspire est entierement étranger aux sentiments qui faisaient vraiment battre le coaur des courtisans de Frédéric II. La poésie des Siciliens n’est que le reflet de celle des troubadours, un reflet alangui, qui est fort loin de rendre la variété et le relief du modele. Le style meme, les images et les artifices de versificntion, tout y est emprunté. Cependant cette école sicilienne, si pauvre qu’elle puisse paraitre, a exercé une influence profonde sur les destinées de la poésie italienne z c’est dans Pentourage de Frédéric II que s’est constituée la u Canzone », que Dante et Pétrarque devaient porter at sa perfection; c’est Ia encore qu’une courte poésie, d’origine obscure, mais dont la fortune allait etre merveilleuse —- le sonnet —— zi commencé a faire ses preuves, en purticulier sous la Ilf'l`iIA'!'U|I ITALIIIIL ‘