Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

64 LlTT}iRATURE 1·rAmnNNE _ nouvelle a la lyre, encore assez pauvre, de la poésie snvante. D”ailleurs une innovation plus fécoude s’annongait, vers la meme époque, dans les vers d’un Florentin, Cbiaro Davanzati, mort avant 1280. Tout eu adoptant, d°u11e fagon générale, la maniére de Guittone dans la poésic amoureuse, pulitique et moralisante, Chiaro Davanzati réussit a introduire dans ses compositions, avec un style plus naturel et plus dégagé, une originalité dans lc déve- loppement des sujets les plus rebattus, qui révéle chez lui une imagination trés personnelle. Dans un de ses sonnets, le portrait de sa dame est complété par l’indi- cation des eH`ets moraux que produit sa beauté sur ceux qui la contemplent; sa seule vue rend la joie a qui est plougé dans la douleur : Cosi Madonna mia face ullegrare, Miranda lei, chi avesse alcun dolore. Cette idée, qui parait aujourd’hui froide et banale, a été le point de départ de toute une psychologie amou- reuse, dont le_ premier grand représentaut {`ut Guido Guinizelli de Bologne. Nous savons fort peu de chose de ce poéte, exilé de sa patrie en 1274, et qui mourut probablemeut assez jeunc; nous ne possédons méme pas de lui un grand nombre de pieces; encore parmi celles-ci plusieurs appa1·tiennent·elles a la maniére des Sicilieus et de Gulttone, dont le Bolonais se proclama d’abord le dis- ciple respectueux. Aussi n’est-ce qu’a une célébre canzone et in quelques sonnets qu’il l`aut demander compte de ln grande place qu’il occupe dans l’histoire de la poésie lyrique au xm' siécle. L’innovation de Guido a été d’introduire une significa-