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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/73

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mas oiucmss mz 1.A roiisis m on 1,A rnosn SAVANTES at ne pouvait en étre autrement il la cour d’un autocrate comme Frédéric II. Mais les passions et les rivalités des partis occupaient une large place dans la vie agitée des communes toscanes; aussi voit—on ces notaires, ces bour- geois de Florence, de Pise ou d’Arezzo entretenir une espéce de correspondance poétique, en sonnets, ou ils échangent leurs impressions sur les événements contem- poraius. La mcilleure poésie de Guittone d’Arezzo, celle qui, a travers son style raboteux et prosafque, donne l’idée la plus avantageuse de son inspiration, est une Canzone sur la bataille de Montaperti (1260), ou les Guelfes de Florence furent écrasés par les Gibelins. Le meme Guittone a consacré son talent poétique, dans les derniéres années de sa vie, ai des pieces d’un caractére exclusivement moral et religieux. Jusqula 1266 environ, il avait surtout chanté l’amour, suivant le rite consacré par les Provencaux et les Siciliens; mais alors, soit par l`eH`et d’une brusque conversion — il entra dans l’ordre, d’ailleurs peu sévére, des Chevaliers de Marie, vulgaire- ment appelé des frati gaudenti, —— soit par une réaction naturelle contre le cercle d’idées étroit et factice ou il s’était d’abord enfermé, il ne voulut plus dire que les louanges du Christ et de la Vierge, il précha les vertus chré- tiennes et disserta sur l’immortalité de l’ame. Sa technique du reste ne se modifia guére pendant cette seconde pé- riode de sa carriere :il resta pesant, obscur, maniéré; et son style, ot: pénétraient en plus forte proportion les constructions latines, ne s’éclaira que rarement d’une image naive ou d’un accent simplement ému. L’inspira— tion religieuse de Guittone est le contre-pied du mysti- eisme ardent de Jacopone; ce n’en l`ut pas moins un mérite réel, et dont il convient de tenir compte au chef de la_vieille école toscane, que d’avoir ajouté cette cordc