Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/84

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sa inrrimnunn inuizxxn changements survenus dans les mccurs; mais nous nc pouvons oublier que cette richesse et ce luxe, avec la soif de jouissances qui en fut la conséquence, sont des conditions nécessaires aux progrés de l’art et de la poésie. Or préeisément l’art italien moderne nait en Toscane dans la seconde moitié du X1ll° siécle. Nicolas de Pise sculpte la belle chaire du baptistere de Pise en 1260, cn 1268 celle du dome de Sienne, plus niagnifique encore; et ses éléves, au premier rang desquels figure son lils Jean, ornent les églises toscanes de monuments finement ouvragés. Sienne, vers le méme temps, produit un grand peintre, Duccio di Buoninsegna; Florence admire les oeuvres de Cimabue et, peu apres, de son éléve Giotto, né en 1266. Arnolfo di Cambio dirige la construction du palais de la Seigneurie et de Santa Maria del Fiore. Des avant l’année 1300, Florence est un {`oyer de vie artistique intense, et le peuple entier suit avec un intérét passionné les embellissements de sa ville, juge et encourage le travail de ses artistes : l’achevement d`une madone peinte par Cimabue secoue Florence d’enthou· siasme, et un cortége de féte accompagne de l’atelier du maitre ai l’église de Sainte-Marie-Nouvelle cette oeuvre naive, alors tenue pour un miracle. L’histoire de la lente et laborieuse construction du dome est ai cet égard fort instructive : pas un détail, méme secondaire, {`enétre, colonne ou chapiteau, 11'était exécuté sans qu°un modele en eut été exposé, discuté, approuvé. Une pareille méthode présente certes de graves inconvénients; mais il n`en était pas de plus propre a laire des monuments Horentins l'expression exacte du génie de la ville. A d’aussi heurcuses dispositions, i11nées ou acquises, les Florentins joignaient un autre don, capital au point de vue qui nous occupe = leur langue. Si le dialeete de