Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/86

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66 Lrrrénnunn imnixauux II L’emploi de la prose at Florence, dans Ia seconds moitié du xm° siécle, est caractérisé par la faible pro- portion d’o=zuvres ayant un caractére savant, s’adressant at un public érudit : les premiers prosateurs sont sur- tout des yulgarisateurs, qui s’appliquent at extraire des livres francais ou Iatins de bcllcs histoires ou d°utiles leqons, a l`usage de ceux qui n’étaient pas familiers avec ces litteratures. Mais a travers ces << volgarizzamenti », qui ne sont pas tous des traductions impersonnelles, on ne tarde pas at voir apparaitre le tour d’esprit particulier du peuple florentin. Parmi les cuvrages destinés au pur amusement, se placent en premiere ligne les rédactions en prose de nos romans chevaleresques -— Tristano, Fioravante, Buovo d’Ant0na -—, auxquels il faut joindre des récits relevant du genre historique —— Istorietta Troiamz, Fatti di Cesare -—, qui avaient regu un coloris chevaleresque dans les textes franqais d`0i1 ils passerent en italien. Les traductions plus particuliérement instructives remontent en général a des originaux latins : Bono Giamboni, qui exerqa les fonctions de juge, et qui vivait encore en 1296, traduit l’l1istoire d’Orose, le livre de Végéce sur l’art militaire, et divers traités moraux du moyen age; Brunetto Latini fait passer dans sa Retmrica le premier livre du Dc Invcntione de Cicéron, et <e vulgarise » plu- sieurs discours du célébre orateur latin. Mais la litté- rature en langue francaise fournit encore aux traducteurs quelques ouvrages didactiques Z le Trésor de B. Latini futaussitot mis in la portée du public italien par les soins du méme Bono Giamboni, l’un dcs mcillcurs écrivains du