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Page:Havet – Arlequin, paru dans Les Écrits nouveaux, 1922.djvu/3

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en fleurs
de lilas doubles et de tulipes
quelqu’hirondelle basse écorcha ses ailes
au rosier
et l’orage s’est ouvert
ronronnant troupeau d’abeilles
au ciel électrique de lumière

Alors
abrités par ta maison claire
et mariés d’avance sous le joug diluvien
de l’averse

nous avons cherché
toi familier des planches
et des ramages et des fards
et moi voyageur prodigue au mouchoir
à carreaux faisant mon tour de France
la double douceur de nos chairs nerveuses
illuminées par la saison nouvelle
ses aubes claires et ses rossignols
j’entendais ruisseler les gouttières
et s’abreuver la terre molle
où germent les graines potagères
j’entendais rabattus par le vent
les volets claquer au balcon
et ces intermittences de tonnerre

Longtemps je garderai aux doigts
le souvenir de ta culotte soyeuse
je te cherchais à travers
l’arc-en-ciel
et l’odeur des géraniums
mon petit frère perdu dans les mascarades
et les confettis
mon petit dévoyé de l’école
que faisons-nous
Et pourquoi pas plutôt l’atlas ouvert
sur nos genoux
ou bien les rois de France