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Page:Havet – Arlequin, paru dans Les Écrits nouveaux, 1922.djvu/4

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Apprendre enfin pour devenir des hommes
Ah ! tu es pris sous moi pris
nous nous entrouvrons sur le néant
du monde
Voilà que chancelle le masque de tes yeux
ta bouche trop rouge
où j’ai mordu l’admirable forme
sa lampe à la main

Arlequin est à la fenêtre
son profil ausculte la nuit
la douteuse lumière pose
des ronds ensoleillés
Sur ses hanches satinées
de danseur immobile
et je me tourne inquiet
pour mieux voir
Car dans mon rêve
j’avais ôté son masque
son petit masque de velours
Si bien ajusté
Cependant
à ses joues chaudes
et son visage entier
m’était apparu

Arlequin
regarde-moi
du mensonge
dans un arc si pur
Vais-je découvrir enfin le haut de ton visage
car tes pupilles claires
dans l’échancrure noire
Arlequin
vais-je savoir
quel dieu
tu es
Mais
dans la nuit venue
où se dresse sur un nuage tourmenté
la petite serpe de la lune enchantée