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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/88

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Cependant cette masse indolente supportait le plus souvent leur hilarité et leurs gambades, jusqu’au moment où il était tout à fait réveillé par tant d’agaceries ; et alors il faisait retentir un de ses immenses éclats de rire,…… et la nation entière des Pygmées de se mettre les mains devant les oreilles, pour ne pas être assourdis par un fracas aussi épouvantable.

« Ho ! ho ! ho ! s’écriait-il ensuite en soulevant ses flancs énormes. Comme c’est drôle et amusant d’être petit ! Si je n’étais pas Antée, je voudrais être Pygmée, rien que pour me divertir comme eux !… »

Les Pygmées n’avaient dans le monde qu’un sujet de trouble et d’inquiétude. Ils étaient constamment en guerre avec les grues, et cela du plus loin que le géant pût se souvenir. De temps en temps il se livrait entre eux de terribles batailles. La victoire favorisait tantôt les uns, tantôt les autres. Selon quelques historiens, les premiers se rendaient sur le lieu du combat montés sur des boucs et sur des béliers ; mais de tels coursiers devaient être beaucoup trop gros pour des soldats de cette espèce. Je suppose que leur cavalerie se recrutait plutôt d’écureuils, de lapins ou de rats, peut-être encore de porcs-épics, dont les dards aigus présentaient à l’ennemi des armes formidables. À part toute conjecture, et quels que fussent les animaux dont ils faisaient usage, il reste acquis à l’histoire que ces