Page:Hazard – Discours sur la langue française, 1913.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tudes d’hospitalité ; nous attirons ceux qui n’aiment que nos fantaisies et nos caprices, et ceux aussi qui apprécient chez nous la rectitude et la simplicité de la raison : quelquefois, c’est par le mélange de ces défauts et de ces qualités que nous séduisons. Paris est toujours la grand’ville, le rendez-vous de toutes les idées et de tous les peuples. Jamais nos communications orales avec l’étranger n’ont été plus actives qu’aujourd’hui.

Ce sont là des avantages secondaires, qui favorisent l’extension d’une langue sans suffire à l’assurer : passons vite ; nous sommes si riches en ces matières, que nous aurions mauvaise grâce à faire longuement l’inventaire de nos trésors. Plus d’importance ont les écrivains : les nôtres n’ont pas disparu de la scène du monde. Ne constatons pas seulement qu’ils sont les plus répandus, ce qui est trop aisé ; constatons plutôt qu’à talent égal, ils sont plus sociaux que tous les autres. « D’individualiste qu’elle avait été avec les romantiques, et d’impersonnelle avec les naturalistes, la littérature française moderne est redevenue sociale. » Tel était le jugement de Brunetière ; et il se réjouissait de voir que