Aller au contenu

Page:Hazard – Discours sur la langue française, 1913.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les plus subtils, et déroutent les plus sûrs. Rendons-la plus tolérante ; ne poussons pas la superstition des participes qui s’accordent jusqu’à l’absurde ; puisque les grammairiens nous disent en leur jargon que l’emploi de la deuxième personne de l’imparfait du subjonctif est condamné à périr, acceptons cet arrêt, ne nous révoltons pas contre le sort ! Mais songeons que dans un mécanisme compliqué, il peut être néfaste de changer un seul rouage, lorsque l’inutilité n’en est pas évidente, et qu’il ne s’arrête pas de lui-même ; préférons la routine à l’anarchie ; défions-nous des novateurs qui ressemblent à des terroristes ; et n’allons pas présenter tout d’un coup aux étrangers une langue dont ils ne reconnaîtraient plus la structure.

Plus dangereuse qu’une déformation serait une décomposition.

Si le français doit au latin ce qu’il peut avoir de force ; si sa sobriété est comme un héritage de la simplicité romaine ; si sa logique est le souvenir de tant d’inscriptions concises et robustes que les conquérants du monde ont rédigées pour rappeler à jamais leurs triomphes : que les jeunes généra-