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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/142

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pendant plusieurs semaines, allant d’un quartier à l’autre, puis il disparaissait de nouveau. Mais il ne manquait jamais de me rendre visite au cours de ses séjours fugitifs ; il m’apportait des nouvelles de mes amis d’Izumo et aussi quelque petit cadeau bizarre, généralement d’un caractère religieux, provenant d’un lieu de pèlerinage célèbre. Je réussissais alors, à bavarder quelques heures avec lui. Parfois la conversation roulait sur des choses étranges qu’il avait vues ou entendues au cours de son récent voyage ; ou bien sur d’anciennes légendes et croyances, ou bien encore sur la divination. La dernière fois que nous nous rencontrâmes, il me parla d’une science de divination chinoise très exaltée, qu’il regrettait n’avoir jamais pu apprendre.

« Celui qui connaîtrait cette science, dit-il, pourrait non seulement vous dire le moment exact où chaque poutre de cette maison cédera à la pourriture, mais la direction dans laquelle elles se briseront et tous les résultats de leur chute. Mais je me ferai mieux comprendre en vous racontant une histoire.