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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/154

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mais je ne sais jusqu’à quel point on pourrait la concilier avec la doctrine acceptée. Et que dire de la personne qui, grâce à la connaissance et à la pratique de la loi la plus élevée, réussirait à demeurer supérieure à toutes les faiblesses du sexe ?

— Celle-là, répondit-il, ne renaîtrait ni homme ni femme, à condition qu’il n’y ait aucun karma préexistant, suffisamment puissant pour enrayer ou affaiblir les résultats de cette conquête de soi.

— Cette personne renaîtrait donc dans un des Ciels, dis-je, par vertu de la Naissance Apparitionnelle ?

— Pas nécessairement, dit-il. Un être de ce genre pourrait renaître dans un monde de désir, mais ni comme homme seulement, ni comme femme seulement.

— Dans quelle forme renaîtrait-elle donc ? dis-je.

— Dans celle d’un être parfait. Car un homme ou une femme n’est, à tout prendre, guère plus qu’un demi-être, puisque dans notre état imparfait chacun des sexes ne peut