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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/76

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la propriété d’une jeune fille qui, elle aussi, ne la porta qu’une seule fois. Puis elle tomba malade à son tour ; elle fit allusion à une belle ombre ; elle mourut et fut enterrée. Et la robe fut donnée une troisième fois au temple. Alors le prêtre commença à s’étonner et à éprouver quelques soupçons. Il fut bientôt persuadé qu’il s’agissait d’un mauvais esprit, et il ordonna à ses acolytes de faire un feu dans la cour du temple afin d’y brûler la robe.

Ils allumèrent un bûcher dans lequel ils jetèrent la robe. Mais au moment où la soie commençait à s’enflammer, on y vit tout à coup apparaître, en éblouissantes lettres de feu, les caractères de l’invocation : Namu myo hô rengé kyô ; et celles-ci bondirent, une à une, telles de grandes étincelles, jusqu’au toit du temple qui prit feu aussitôt.

Les étincelles du temple incandescent tombèrent sur les toits voisins, et bientôt toute la rue fut en flammes. Puis un vent de la mer s’éleva et souffla la destruction sur les autres rues ; et l’incendie s’étendit de rue en rue, de quartier en quartier, jusqu’à ce que la ville