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chapitre i.

il n’y a pas de sphère de la connaissance qui échappe à son action, il n’y a pas de théorie ou de pensée sur Dieu, sur la nature, sur l’homme qui n’implique une loi ou une notion logique, et, par conséquent, la rénovation de la logique doit nécessairement entraîner avec elle de nouvelles habitudes d’esprit, de nouveaux principes et des méthodes nouvelles dans toutes les branches de la connaissance.

Que la logique de Hegel, lorsqu’elle sera mieux étudiée et mieux connue, et qu’un attachement aveugle et mécanique à de vieilles formules tombera devant des principes vraiment rationnels et démonstratifs, soit appelée à remplacer l’ancienne logique, c’est ce qui ne laisse pas l’ombre d’un doute dans mon esprit. Et les objections que l’on dirige contre la philosophie de Hegel, à savoir, que cette philosophie qui autrefois a régné en souveraine en Allemagne est maintenant délaissée et perd tous les jours de son influence, que ses partisans sont dispersés et découragés, et osent à peine reconnaître la doctrine de leur maître, et qu’il y a lieu de croire que cette doctrine n’est qu’une phase passagère de l’esprit humain, qu’une tentative hardie, mais stérile pour expliquer les lois absolues de l’univers, de telles objections n’ont, à mon gré, aucune valeur. Car à ceux qui prétendent que la philosophie hégélienne a perdu de son influence, on peut d’abord opposer l’affirmation contraire, et l’on peut dire que ce qu’elle a perdu en intensité, elle l’a gagné en étendue, et que cette influence, qui autrefois était bornée à l’Allemagne, s’étend aujourd’hui sur toute l’Europe et au delà des mers, comme le prouvent des publications qui concernent directement la philosophie hégélienne, ou qui portent