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esquisse de l’ancienne logique.

visions de la logique. Par conséquent, il se présente la question de savoir comment la logique peut être une science universelle et particulière tout ensemble, dans quel sens et jusqu’à quel point elle embrasse les autres sciences, et en quel sens elle constitue une science sui generis, ayant un objet distinct et déterminé.

Or, lorsque nous analysons la pensée, nous y découvrons deux éléments : la chose elle-même (qu’elle soit d’ailleurs purement pensée ou signifiée par des mots), et le mode suivant lequel les différentes choses sont unies et disposées dans et par la pensée, en d’autres termes, nous y découvrons, d’une part, ce qu’on a appelé la matière, ou le contenu, et, de l’autre, la forme. Si dans la proposition : l’homme est mortel, nous ne considérons en aucune façon ce qui se rapporte à l’être objectif et réel soit de l’homme, soit de mortel, comme, par exemple, s’il y a un tel être appelé homme, ou ce qu’il est, ou s’il y a des choses mortelles, et en quoi consiste être mortel, etc., mais seulement la manière dont ces termes ou des termes semblables sont ou peuvent être unis, nous aurons la forme universelle de cette proposition. C’est par le même procédé analytique que nous découvrons dans un raisonnement des éléments et des rapports analogues. Et si nous étendons ce procédé aux formes diverses à l’aide desquelles nous pensons les choses, nous aurons le point de vue fondamental de l’ancienne logique, c’est-à-dire nous aurons, d’une part, la matière de la pensée, et les sciences qui s’y rapportent, telles que la métaphysique et la physique, et, de l’autre, la forme de la pensée, et la science de la forme ou la logique.

Maintenant, comme il ne peut y avoir de pensée sans