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esquisse de l’ancienne logique.

propositions, ainsi une série de propositions contient virtuellement une série de syllogismes. Bien plus, le syllogisme se trouve, comme la proposition, virtuellement contenu dans les termes, et il n’en est lui aussi qu’un développement. Car, par là même que chaque terme possède une compréhension et une extension, c’est-à-dire est ainsi constitué qu’il forme d’un côté la compréhension, et de l’autre l’extension d’autres termes, il n’implique pas seulement la proposition, mais le syllogisme. Les termes homme, mortel, plante, blanc, bon, etc., possédant chacun ce double élément, peuvent être combinés dans un syllogisme, et, de plus, ils peuvent remplir tour à tour la fonction de moyen, de grand et de petit terme. C’est sur ces considérations qu’est fondé le principe fondamental de la syllogistique, le principe, veux-je dire, de continenti et de contento. Car chaque terme par son extension et en tant que genre contient un autre terme, et par sa compréhension et en tant qu’espèce il est contenu dans un autre terme ; de telle sorte chaque terme peut tour à tour être moyen terme, grand et petit extrême. C’est l’ensemble de ces règles, formes ou opérations qui constitue la méthode, laquelle, comme nous l’avons fait observer, n’est qu’un organum subjectif de la connaissance, un instrument qui guide l’intelligence dans la recherche du vrai, mais qui n’est pas le vrai lui-même, ou qui n’est lié au vrai par aucun rapport consubstantiel et absolu. Et ainsi, en raisonnant, en définissant, en divisant, etc., nous accomplissons des opérations qui conduisent bien l’esprit à la connaissance des choses, mais qui n’ont aucune réalité hors de l’esprit, et n’affectent en aucune façon les choses elles-mêmes.