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chapitre v.

est contenu dans l’attribut, et, suivant la qualité, c’est l’attribut qui est contenu dans le sujet ; suivant la quantité, c’est le genre qui contient plusieurs espèces ; suivant la qualité, c’est l’espèce qui contient plusieurs genres[1].

Pour nous rendre compte de l’importance de cette remarque, et jusqu’à quel point cette contradiction frappe et renverse la théorie du syllogisme, vers laquelle, il ne faut pas l’oublier, convergent toutes les autres parties de la logique, jetons de nouveau un regard sur les éléments qui composent le syllogisme.

Il est clair que la théorie du syllogisme repose entièrement sur la théorie des termes ; car, nous l’avons vu, la combinaison des termes dans la proposition, et la combinaison de la proposition dans le syllogisme, s’accomplissent conformément à la constitution élémentaire des termes. Or, on nous enseigne dans la théorie des termes que ceux-ci sont constitués de façon à former une progression ou une série dans laquelle le terme inférieur et plus étroit est contenu dans le terme supérieur et plus large, ce qui signifie, s’il y a là un sens, que, le genre étant supérieur en quantité et en qualité à l’espèce, c’est le genre et non l’espèce qui doit fournir l’élément principal, ou, comme on dit, le principe de la démonstration. Et cependant, contrairement à notre attente, nous trouvons que c’est l’espèce qui fournit le moyen terme, et qui joue le rôle principal dans le syllo-

  1. Lorsqu’on dit qu’un sujet est marqué de tel ou tel caractère, ou que l’attribut est inhérent au sujet, on entend, au fond, que ce caractère et cet attribut sont dans le sujet, comme les modes et les accidents sont dans la substance. Et s’il est vrai, comme on nous le dit, que le sujet représente la substance, il faudra dire que, même sous le rapport de la quantité, le sujet l’emporte sur l’attribut, puisqu’il contient plusieurs attributs.