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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/57

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la logique formelle considérée abstractivement.

gisme. Pourquoi en est-il ainsi, on ne nous ledit point. Je me trompe, on nous le dit, et la raison qu’on nous en donne, c’est que l’espèce qui est intermédiaire entre l’individu, ou les espèces inférieures et le genre peut seule fournir le moyen terme. Mais alors c’en est fait de la théorie des termes, et avec la théorie des termes de la théorie du syllogisme, puisque le syllogisme ne saurait être construit qu’à la condition que l’espèce soit contenue dans le genre. Ce n’est pas tout. Si dans un syllogisme pris séparément c’est l’espèce qui joue le rôle principal, dans une série de syllogismes c’est le genre qui reprend le premier rang. Ainsi, lorsque l’espèce a besoin d’être démontrée, c’est au genre que l’on a recours. Si l’on suppose, par exemple, que la majeure du syllogisme :

Tous les Européens sont mortels.
Les Français sont Européens,
Donc, etc.,

ait besoin d’être prouvée, le moyen terme du nouveau syllogisme sera un genre, le genre homme ou tous tes hommes, par exemple ; et, si ce second syllogisme doit être prouvé, c’est à un genre encore plus haut que l’on aura recours, tel que tous les êtres corporels, ou tous les êtres créés. Ainsi, dans la théorie des termes, le genre est supérieur à l’espèce, dans la théorie du syllogisme, il est tantôt supérieur et tantôt subordonné à l’espèce ; il est subordonné à l’espèce dans un seul syllogisme, il est supérieur à l’espèce dans une série de syllogismes, et tout cela, non conformément à des règles fixes et bien définies, c’est-à-dire conformément à la logique rationnelle, mais pour satisfaire aux exi-