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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/58

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chapitre v.

gences arbitraires, et pour dissimuler les contradictions et les impossibilités de la logique formelle[1].

Ces remarques seront complétées par ce qui va suivre. Mais, pour donner un exemple de la manière dont on traite cette science, qui, à ce qu’on nous dit, doit nous apprendre à raisonner et à distinguer le vrai du faux, nous terminerons ce paragraphe par un passage tiré d’une des logiques les plus populaires de l’autre côté de la Manche, nous voulons parler de la logique du docteur Whately. Nous citons ce passage, parce que, à notre gré, il caractérise et résume les principes et les procédés de l’ancienne logique[2].

Après avoir défini la logique, la science du raisonnement et non de la raison (voulant dire par là que la logique n’a rien de commun avec la métaphysique), l’auteur, lorsqu’il arrive à la théorie des termes, nous dit que parmi les termes il y en a qui expriment l’essence des choses. (Mais qu’est-ce que la métaphysique, si ce n’est la science de l’essence des choses ?) Puis il ajoute que le terme qui exprime l’essence entière (the whole essence) est l’espèce, et que le genre et la différence expriment, le premier l’élément matériel ou la matière, et la seconde l’élément formel

  1. C’est cette contradiction qui, dans l’application, donne naissance à ces théories opposées dont l’une, en suivant l’échelle ascendante des termes, cherche le principe de la démonstration, la cause et l’absolu, dans l’attribut et dans le plus haut genre ; et l’autre, en suivant l’échelle descendante, la cherche dans le sujet et l’espèce, et va même jusqu’à l’individu. Le passage que je cite du Dr Whately représente l’embarras où l’esprit est jeté par ce double courant logique en sens inverse, et il peint fort bien la confusion, les erreurs et les difficultés inextricables dans lesquelles il se trouve engagé par suite des habitudes créées par l’ancienne logique.
  2. Voy. Whately, Logic, p. 129-31.