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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/59

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la logique formelle considérée abstractivement.

et caractéristique de cette essence. Et plus loin, il continue en disant qu’en réalité ce n’est pas le genre qui contient l’espèce, mais que c’est l’espèce qui contient le genre, et que, lorsqu’on appelle le genre un tout, et qu’on dit qu’il contient l’espèce, il n’y a là qu’une expression métaphorique par laquelle on veut seulement dire que le genre contient l’espèce dans sa signification la plus étendue, de sorte que homme est une expression plus riche et plus complète (more full and more complete), bien que moins étendue qu’animal. Et la théorie est couronnée par la remarque que, si l’espèce homme est plus riche et plus complète que le genre animal, l’individu est, à son tour, plus riche et plus complet que l’espèce.

Ce passage montre tout ce qu’il y a d’artificiel, d’inconséquent et de trompeur dans l’ancienne logique. Car, il est évident que si l’individu est plus riche et plus complet que l’espèce et le genre, c’est l’individu qui doit fournir le principe de la démonstration. Mais que deviennent alors le syllogisme et la proposition universelle qui est la forme parfaite de la démonstration, ou, pour mieux dire, la seule démonstration ? Ensuite que signifient ces mois, que le genre constitue la matière, et l’espèce la forme de l’essence ? Dans les théories d’Aristote ces mots ont un sens, quelle que puisse être la valeur de ces théories. Car comme, suivant Aristote, toutes choses sont composées de matière et de forme, le genre, qui est un élément plus indéterminé que l’espèce, exprime la matière, et l’espèce, par là même qu’elle est plus déterminée que le genre, exprime la forme, Mais ces considérations appartiennent à l’ontologie et à la métaphysique, et elles n’ont un sens qu’autant qu’on