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chapitre v.

reconnaît un rapport, et un rapport intime entre la logique et la métaphysique. Par conséquent, ceux qui commencent par établir une séparation entre ces deux sciences, et qui prétendent qu’elles n’ont rien de commun entre elles, n’ont pas le droit d’introduire ces considérations et ces définitions dans la logique. En outre, si le genre ne comprend que métaphoriquement l’espèce, en ce cas, le sujet de la majeure et le sujet de la mineure ne seront contenus que métaphoriquement dans leurs attributs. Et ainsi le syllogisme ne sera qu’une combinaison de métaphores, c’est-à-dire que le syllogisme qui doit démontrer, et en démontrant rendre les idées claires et distinctes, expliquer directement les choses et établir entre elles des rapports nécessaires et absolus, ira en quelque sorte au rebours de l’intelligence et de ce que lui-même nous promet. Car l’intelligence cherche le sens propre et direct, et l’enchaînement objectif et nécessaire des choses. Et c’est là aussi ce que nous promet, mais ce que ne saurait accomplir le syllogisme, s’il est vrai qu’il ne se compose que d’éléments métaphoriques. Mais ce qu’il y a de plus étrange dans ce passage, c’est que l’espèce y est d’abord présentée comme exprimant l’essence entière des choses, et quelques lignes plus bas l’individu y est donné comme plus riche et plus complet que l’espèce. Or, peut-on concevoir rien de plus illogique qu’une telle proposition ? Peut-on concevoir, voulons-nous dire, qu’il y ait un principe plus riche et plus complet que l’essence même des choses ?