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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/72

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chapitre vii.

formées de genres et d’espèces, soit que leurs termes soient identiques ou différents, elles ne peuvent fournir le principe — la majeure — d’aucune démonstration absolue, comme on peut s’en assurer en essayant de les combiner dans un syllogisme[1].

Le point qui se trouve établi par cette discussion est que la logique formelle ne saurait se concilier avec les principes qui constituent le fondement, ou la majeure de toute démonstration, et qu’en se conformant aux règles de cette logique on ne peut déduire de ces principes aucune conclusion légitime. Si maintenant nous prenons la contre-partie de la question, ou, si l’on veut, la question par l’autre bout, par la conclusion, nous arriverons à un résultat identique, et nous nous assurerons qu’on ne peut obtenir de connaissance métaphysique par syllogisme (dans la conclusion). Par là notre démonstration se trouvera achevée.

On a déjà remarqué que toutes les tentatives faites

  1. On pourrait dire peut-être qu’un argument tel que celui-ci :

    « La cause absolue est le principe de toutes choses ;
    » Dieu est la cause absolue ;
    » Donc Dieu est le principe de toutes choses ; »

    est logiquement et formellement concluant. Mais, au fond, il n’y a pas d’argument du tout. Bien plus, c’est là un argument qui s’écarte des règles de la logique formelle elle-même. Car, en accordant même que Dieu et cause absolue soient deux termes distincts, en ce que la causalité peut être regardée comme constituant un des attributs de Dieu, cause absolue, qui est un attribut de Dieu (dans la mineure), ne saurait constituer le moyen terme, ou le principe de la démonstration ; ni à plus forte raison Dieu, dont la causalité n’est qu’un attribut, ne saurait remplir le rôle de petit terme, ou de cette partie de la proposition qui est démontrée. Ce serait plutôt le contraire qui devrait arriver. Nous voulons dire que c’est la mineure qui devrait prendre ici la place de la majeure. — Mais avec une proposition telle que celle-ci : « Dieu est la causalité absolue, » ou ne saurait tirer aucune conclusion.