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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/80

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chapitre viii.

par une seule et même faculté. Car le B, dont C est affirmé dans la majeure, est le même B qui est affirmé de A dans la mineure. Par conséquent, ce doit être la même faculté qui perçoit et affirme B dans les deux propositions. De plus, le C de la majeure est le C de la conclusion, et ici aussi, et par la même raison, nous avons la même faculté qui perçoit C dans les deux propositions. Enfin, si c’est une seule et même faculté qui affirme B et C dans les trois propositions, il faut que ce soit une seule et même faculté qui affirme B et C de A dans la mineure et dans la conclusion. En d’autres termes, le syllogisme est une opération dans laquelle on rapproche et l’on unit trois termes pour démontrer le rapport de deux d’entre eux. Or, en admettant même qu’une telle opération exige l’action de plusieurs facultés, et qu’il y ait, par exemple, une faculté qui fournit les termes, et une autre faculté qui fournit les propositions, il faudra toujours une faculté plus haute qui embrasse tous ces éléments — facultés, termes, propositions — et par laquelle tous ces éléments sont ramenés à l’unité dans l’unité même du syllogisme. Il suit de là que cette distinction de la raison et du raisonnement, qui doit tracer la ligne de démarcation entre la métaphysique et la logique, s’évanouit lorsqu’on l’examine de près, et, par conséquent, que la métaphysique est une partie de la logique, ou la logique une partie de la métaphysique, ou que, s’il y a une distinction entre elles, c’est une distinction d’une tout autre espèce, et fondée sur d’autres principes.