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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/132

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architecture classique.

d’augmenter la hauteur. Si, donc, les intervalles dépassent trois diamètres, la hauteur des colonnes ne doit en comporter que huit. Elle est de huit et demi, au contraire, dans le cas d’une distance de deux et un quart à trois diamètres. Mais si les colonnes sont seulement à deux diamètres de distance, alors la hauteur de la colonne s’élève jusqu’il neuf diamètres et demi, et jusqu’à dix dans le cas de la distance la plus courte, celle d’un diamètre et demi. Toutefois, ces derniers cas s’offrent très-rarement ; et, à en juger par les monuments qui nous restent de l’architecture ionienne, les anciens se sont peu servi des colonnes des plus hautes proportions.

On peut trouver d’autres différences entre le stylé ionique et le style dorique. Ainsi, les colonnes ioniques ne s’élèvent pas immédiatement, comme 1es colonnes doriques, de manière que leur fût sorte du soubassement même ; elles reposent sur une base qui offre plusieurs moulures. Creusées d’ailleurs de cannelures plus larges et plus profondes, au nombre de vingt-quatre, elles montent en amincissant sensiblement leur taille déliée jusqu’au chapiteau. C’est par là que se distingue particulièrement le temple ionien d’Éphèse, du temple dorien de Pestum. Le chapiteau ionien arrive, de la même façon, à la richesse et la grâce. Il n’a pas seulement un bourrelet divisé en diverses moulures et recouvert d’une table ou tailloir ; il offre, à droite et à gauche, des volutes et sur les côtés