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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/166

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architecture romantique.

maintinrent indépendants. Par là, sans doute, une affinité intime entre l’architecture gothique et l’architecture arabe paraît vraisemblable. Cependant, elles sont essentiellement distinctes. Car le trait caractéristique de l’architecture arabe du moyen âge n’est pas l’ogive, mais ce qu’on appelle le fer à cheval. Et, d’ailleurs, des édifices qui sont destinés à un tout autre culte nous offrent une richesse et une magnificence orientales, des ornements semblable, à des plantes, et d’autres décorations où se mêlent extérieurement le style romain et celui du moyen âge.

Parallèlement à ce développement de l’architecture religieuse, apparaît aussi l’architecture civile, qui reproduit, en le modifiant, de son point de vue, le caractère des monuments religieux. Mais, dans l’architecture civile, l’art a encore une carrière peu étendue, parce qu’ici des fins bornées, ainsi qu’une multitude de besoins, réclament une satisfaction plus précise, et ne laissent le champ libre à la beauté que dans les décorations. Outre l’eurythmie générale des formes et des proportions, l’art ne pourra bien se montrer que dans la décoration des façades, des escaliers, des fenêtres, des portes, des pignons, des tours, etc. ; de telle sorte, toutefois, que le but d’utilité reste le principe déterminant et dominant. Au moyen âge, c’est principalement l’habitation fortifiée, le château fort, qui apparaît comme le type principal, non seulement sur des hauteurs isolées et des