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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/167

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architecture.

collines escarpées, mais aussi dans les villes, où chaque palais, chaque habitation principale d’une famille, en Italie, par exemple, prenait la forme d’une petite forteresse ou d’un château. Les murs, les portes, les tours, les ponts^levis sont ici déterminés par le besoin, ci sont seulement ornés et embellis par l’art. La solidité, la sûreté de défense, jointes à la magnificence grandiose, à l’individualité vivante des formes particulières et à leur harmonie, constituent ici le caractère essentiel de ce genre, dont la description nous mènerait trop loin.


Comme complément, enfin, nous pouvons encore mentionner brièvement l’art des jardins. Cet art, non seulement crée autour de l’homme une seconde nature destinée à son agrément; il attire aussi dans son cercle, en les façonnant toutefois, les paysages de la nature, et les traite selon les règles de l’architecture, comme servant d’entourage à des édifices. Je me contenterai de citer ici, pour exemple, la terrasse tout-à-fait grandiose de Sans-Souci.

En ce qui touche l’art des jardins, proprement dit, nous pouvons parfaitement distinguer en lui l’élément pittoresque de l’élément architectural. Le genre du parc en effet, n’est pas, à proprement parler, architectonique. Il n’y a dans ces objets libres de la nature rien qui offre l’aspect d’une construction ; c’est un tableau qui laisse à ces objets leur caractère propre