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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/178

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introduction.

d’ailleurs, plus vivante sous le rapport de la diversité des couleurs. La sculpture s’arrête au premier degré, à la forme humaine proprement dite, qu’elle façonne comme un corps stéréométrique, d’après sa simple configuration déterminée par les dimensions de l’espace.

L’œuvre d’art qui apparaît sous une forme physique et qui a besoin d’un spectateur, suppose, il est vrai, un élément étranger, la lumière qui se particularise dans la couleur. Mais l’art qui, le premier, a pour objet la forme du corps humain, comme expression de l’esprit, ne va, dans cette représentation, que jusqu’au premier mode de l’existence naturelle et même encore générale, jusqu’à la simple manifestation dans la lumière, sans admettre la combinaison de celle-ci avec l’obscur, ce qui donne la couleur. C’est à ce degré que s’arrête la sculpture dans la carrière que l’art parcourt dans son développement nécessaire. Car les arts du dessin qui ne peuvent, comme la poésie, embrasser la totalité des apparences visibles en s’adressant à l’imagination, doivent les développer séparément.

Par là, nous conservons, d’une part, l’objectivité[1], qui, par cela même qu’elle n’est pas la forme propre de l’esprît, s’oppose à lui comme nature inorganique. Cet élément, l’architecture le transforme en un symbole simplement indicatif qui n’a pas en lui-

  1. Le côté matériel et visible. C. B.