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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/211

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sculpture.

I. Caractère général de la forme idéale dans la sculpture.


Nous avons déjà vu précédemment quel est le principe général de l’idéal classique ; par conséquent, il ne s’agît ici que de la manière dont le principe se réalisa par la sculpture sous la forme humaine. Un point élevé de comparaison est fourni par la différence entre le maintien et la physionomie, qui chez l’homme manifestent l’esprit, et l’extérieur des animaux, qui ne s’élève pas au-dessus de la simple expression de la vie physique, et reste en harmonie avec les besoins naturels ainsi qu’avec la structure de l’organisme animal approprié à ces besoins. Cependant cette mesure est encore indéterminée, parce que la forme humaine en soi, soit quant à l’extérieur du corps, soit quant à l’expression, n’offre nullement par elle-même un caractère idéal. Loin de là, nous pouvons, d’après les beaux modèles de la sculpture grecque, nous faire une idée du chemin que l’idéal avait à faire pour arriver à l’expression spirituellement belle de ses figures. Sous ce rapport, comme en ce qui touche à l’amour vrai et à la vive intelligence de l’art, c’est surtout Winckelmann qui, par le talent avec lequel il sait reproduire dans son style les chefs-d’œuvre