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introduction.

dantes. On sait qu’elles ont été adaptées, intercalées à dessein, comme ornements ou épisodes. Cependant, précisément parce qu’elles restent accidentelles pour le sujet et qu’elles n’ont leur destination essentielle que dans leur rapport avec le spectateur, l’auditeur ou le lecteur, elles flattent celui à qui elles s’adressent. Virgile et Horace, par exemple, nous font plaisir, sous ce rapport, par un style travaillé avec art, où l’on reconnaît un double but : l’intention de plaire et des efforts pour y parvenir. Dans l’architecture, la sculpture et la peinture, le style gracieux fait disparaître les masses simples et grandes. Partout se montrent de petites images indépendantes de l’œuvre totale, des ornements, des décorations, des découpures dans les murs, des cheveux arrangés avec soin et ornés avec élégance, des airs souriants, des draperies jetées avec grâce, des couleurs et des formes attrayantes, des poses frappantes et difficiles, sans être encore forcées, beaucoup de mouvement. Dans l’architecture appelée gothique ou allemande, par exemple, à l’époque où elle passe au gracieux, nous trouvons une ornementation travaillée avec un soin infini ; de sorte que le tout apparaît composé de colonnettes hardiment superposées, avec les ornements les plus variés, d’une foule de tourelles d’aiguilles, etc., qui plaisent à l’œil par elles-mêmes, sans cependant détruire l’effet des proportions générales et des masses, qui n’offrent d’ailleurs que des dimensions moyennes.

Maintenant, puisqu’à ce degré du développement